Du mimétisme de la grossesse chez le père
Avec la grossesse de la mère se traduit parfois un curieux phénomène chez le père, qui développe une forme de mimétisme avec celle-ci...
Aussi, mon petit mari et futur papa a-t-il pris un peu d'embonpoint, soit, pas autant que moi, mais suffisamment pour ne plus rentrer dans son costume de marié (qui a tout juste un an, hum hum!) ;
Lui qui ne fréquentait autrefois que très peu les sanitaires présente depuis le début de ma "gestation" de curieuses et fréquentes envies d'uriner, en particulier la nuit, me réveillant alors et créant chez moi une soudaine envie d'y aller à mon tour...
Il est également très souvent fatigué, et même plus que moi, et ressens souvent le besoin de se coucher plus tôt que moi, chose d'ordinaire inhabituelle...
De plus, mon petit mari souffre depuis très longtemps du genou, et cela s'était un peu tassé avec le port de semelles orthopédiques, mais depuis très récemment, son mal s'est accru considérablement à tel point que des examens doivent être réalisés prochainement...
Alors, simples coïncidences ou véritable "grossesse du père"? Ces petits signaux sont-ils le parallèle des symptômes fréquemment constatés chez la mère, que le père ressent également par solidarité ou soutien? ; son mal de genou serait-il une manière inconsciente d'attirer l'attention sur lui, de prouver que lui aussi existe et a tout autant besoin de soins alors que les médecins n'ont d'égard que pour moi????
Evidemment lui s'en défend, mais certains hommes, à l'instar de ce papa bloggeur, reconnaissent avoir vécu de drôles de changements durant la grossesse de leur femme.
Quoiqu'il en soit, je crois qu'il ressent le besoin de s'impliquer physiquement dans ma grossesse. Le papa est en effet considéré comme celui qui accompagne la femme enceinte et la future mère. La famille, les amis, mais aussi le milieu médical ne tiennent pas toujours compte du fait que l’homme va lui aussi devenir père. Il est vrai que la maman fait beaucoup plus l’objet d’attentions que le papa durant toute cette période. Pourtant, les neufs mois sont autant nécessaires à l’homme qu’à la femme pour accepter la parentalité. Même si le père est à l’autre bout du monde, il faut qu’il soit informé en temps et en heure des événements liés à la grossesse.
Ce phénomène est en effet connu. Il porte un nom : la couvade, lequel dit bien ce qu'il veut dire. La couvade survient souvent chez des hommes qui s'investissent énormément pendant la grossesse.
On trouve des traces de couvade dans des civilisations fort anciennes comme la Grèce antique. Au Pays basque, par exemple, jusqu'à la fin du XIXe siècle, la femme était debout dès la fin de l'accouchement et s'occupait des tâches ménagères, tandis que son mari restait au lit avec le petit et recevait les félicitations des voisins (!!!).
"Ils somatisent !" "Tout ça pour qu'on s'occupe d'eux, voilà tout", diront les esprits forts.
En réalité, selon certains spécialistes, la couvade est provoquée par la volonté de l'homme d'éprouver les souffrances de la future maman. D'autres pensent qu'il faut plutôt chercher l'explication du côté de la petite enfance et de la relation à la mère. Mais ils tombent d'accord sur un point : l'annonce du lien paternel chamboule tout chez ces futurs papas. De même qu'il se passe des choses dans le ventre de la mère, une vraie tempête se déclenche sous le crâne de leur compagnon. Et comme il leur est difficile d'exprimer leur inquiétude par la parole, de peur de ne pas être entendus, ils se rabattent sur le langage du corps.
Pour d'autres, la couvade est un moyen d'affirmer leur paternité. Il s'agit d'un rituel de passage, fait pour accompagner l'homme dans son changement d'état. C'est une transformation, une métamorphose qui lui permet de mieux s'investir dans ce nouveau statut social. Ce qui est intéressant, c'est qu'il lui faut s'identifier à la femme, à une mère, pour pouvoir devenir père. C'est d'autant plus vrai avec la nouvelle donne sociale des couples où l'homme doit se réapproprier le champ de la maternité et de la grossesse. Et c'est parce que notre société n'a plus de rituels de couvade au sens ethnologique du terme qu'on voit des individus bricoler dans leur coin des rituels de passage pour accéder à leur nouveau statut social de père.
Certains hommes, comme le mien, et je trouve que c'est une chance, accompagnent ainsi leur femme à tous les rendez-vous de suivi en espérant y trouver la réponse à leurs questions.
L'haptonomie est encore un bon moyen de faire prendre conscience au père de l'enfant alors qu'il n'est encore qu'un foetus dans le ventre de sa maman.
Moi perso je trouve ça mignon que mon chéri ressente certains symptômes de ladite "couvade", ça prouve au moins qu'il s'implique dans ma grossesse et se prépare tout comme moi à cette future parentalité...
Quoiqu'il en soit, je suis sûre qu'il fera un papa merveilleux et j'ai hâte de le voir dans son nouveau rôle!!!