Le prix de la douleur
Petit message liminaire à l'attention de mes lecteurs, surtout non concernés par la chose, pour m'excuser de mes posts récurrents sur la grossesse, qui n'intéresseront pas forcément tout un chacun.
Seulement, la future maternité fait poser tout un tas de questions, et cela devient exponentiel au fur et à mesure que l'accouchement approche...
Et aujourd'hui, j'ai envie de parler de la douleur de l'accouchement.
Car, et il ne faut pas se voiler la face, un accouchement c'est douloureux.
Certaines tenteront de préserver les futures mamans en n'abordant pas le sujet, alors que d'autres ne prendront pas de pincettes pour raconter aux femmes enceintes le calvaire vécu lors de la mise au monde de leur enfant, la douleur abominable ressentie, la seule fois de leur vie où elles ont cru mourir et où elles ont juré jamais au grand jamais ne plus enfanter, etc etc...
J'ai lu dans un bouquin, comme pour nous rassurer ou plutôt dans un esprit de complète transparence, qu'une femme ne souffrait jamais autant dans sa vie que lors de ses accouchements! Hum hum... La messe est dite!
Bien sûr, la douleur est ressentie différemment par chacune, en fonction de l'âge, du tempérament, de la résistance à la douleur, de l'expérience et de l'imminence de l'accouchement. Certaines ne souffriront pas, d'autres atrocement. Quoiqu'il en soit, la douleur est souvent bien là.
En femmes averties que nous sommes, comment donc appréhender tout cela?
Aujourd'hui, l'adage biblique "tu enfanteras dans la douleur" n'est plus forcément de mise. Dans notre ère asseptisée, la mode est à l'accouchement sans douleur.
L'on sait qu'en France, entre 6 et 9 femmes sur 10 accouchent sous péridurale.
En quoi cela consiste-t-il? Il s’agit d’une anesthésie locale, qui « endort » les sensations de la taille aux orteils. Elle se pratique aussi bien pour un accouchement par les voies naturelles que pour une césarienne.
Toutes les femmes peuvent en bénéficier, sauf à avoir son col trop ouvert (au-delà de 7 voire 5 cm, il serait trop tard).
Avantages : la douleur est très nettement diminuée et la dilatation du col s’accélère. La maman accouche donc sans stress, sans douleur et plus rapidement. Elle reste néanmoins entièrement consciente et peut pousser, contrôler sa respiration, sentir l’enfant sortir… Moins fatiguée et plus détendue, elle accueille ainsi mieux son bébé.
Inconvénients : si l’anesthésie est trop forte, les sensations peuvent être totalement supprimées, ce qui empêche la maman de pousser correctement et peut nécessiter le recours aux forceps. La péridurale entraîne aussi parfois des maux de têtes, des douleurs dorsales ou une hypotension.
Sans utiliser la péridurale, le médecin peut soulager la patiente (mais jamais complètement) par des dérivés de la morphine passés en perfusion lente. Ce procédé atténue beaucoup les douleurs.
Bien qu’aucune ne soit aussi efficace que la péridurale, d'autres préparations, naturelles, peuvent remplacer ou suppléer la péri et ainsi atténuer la douleur : la traditionnelle méthode de relaxation et de respiration, enseignée pendant les cours de préparation à l’accouchement, mais aussi la sophrologie et l'haptonomie, l'hypnose, ou encore l’acupuncture, très utilisée en Chine. Toutes apprennent à la future maman à maîtriser et à tolérer sa douleur.
Alors, devant toutes ces possibilités, que choisir???
Péridurale ou pas??? Toute la question est là...
Faire le choix de se passer de péridurale nécessite de se sentir capable de supporter un seuil de douleur élevé, et ce pendant une longue période, car si le col de l’utérus est dilaté de plus de 5 cm et que la douleur fait changer d’avis, il sera trop tard…
Alors qu'aujourd'hui les moyens nous sont donnés d'accoucher sans douleur, pourquoi vouloir accoucher sans péridurale? Parfois par conviction religieuse (« tu enfanteras dans la douleur », dit la Bible). Pendant des siècles, ce fameux adage a transformé toute naissance en une expiation infinie de la faute de la première femme. Toutes les femmes considéraient alors cette douleur comme inévitable et rédemptrice.
Le plus souvent, aujourd'hui, c'est pour mieux sentir la venue du bébé et vivre toutes les sensations de l’accouchement, même les plus difficiles.
Lors de mon rendez-vous gynécologique du 3ème mois, la sage-femme m'a demandée si je comptais accoucher sous péri.... Elle a dû voir un énorme questionnement sur mon visage. J'avoue que je ne m'étais encore jamais posée la question.
Et, si le prénom de l'enfant ou les meubles de sa future chambre intéressent autant le père que la mère, en revanche la réponse à cette question est à trouver seule cette fois-ci.
Depuis, j'ai beaucoup réfléchi, et face à toutes ces possibilités, j'ai envie d'accoucher sans péridurale. Non pas pour avoir la sensation d'effectuer un acte héroïque, mais bien pour vivre pleinement mon accouchement. Peut-être aussi pour me rapprocher de mes ascendants, et connaître à mon tour une mise au monde comme du temps de nos mère et grands-mères. De plus, je suis très sujette aux maux de tête et crains les effets pervers de la péri. Je déteste aussi les piqûres et préfère autant que possible me passer de cette grosse aiguille!
Bien sûr, je ne suis pas sado-maso, et sais que si la douleur est vraiment trop insupportable, et si toutefois le col n'est pas trop dilaté, je peux encore demander ce soulagement. En effet, le rdv avec l'anesthésiste est de toutes façons obligatoire avant l'accouchement. Je peux donc toujours changer d'avis, et c'est plutôt rassurant.
En parallèle, je compte bien me préparer pleinement à cet accouchement sans douleur et sans péridurale: je compte bien sûr beaucoup sur l'haptonomie, mais également sur ma soeurette, sage-femme chevronnée qui va me dispenser des cours particuliers de prépas à l'accouchement, et envisage également de suivre un traitement homéopathique.
Les trois mois et demi qu'il me reste ne seront pas de trop....!
...Et je crois que de toutes façons, la douleur ressentie s'effacera sitôt l'enfant né, et c'est ce qui me motive par-dessus tout!